S. f. (Belles Lettres) c'est l'imitation, en récit, d'une action intéressante et mémorable. Ainsi l'épopée diffère de l'histoire, qui raconte sans imiter ; du poème dramatique, qui peint en action ; du poème didactique, qui est un tissu de préceptes ; des fastes en vers, de l'apologue, du poème pastoral, en un mot de tout ce qui manque d'unité, d'intérêt ou de noblesse.
Nous ne traitons point ici de l'origine et des progrès de ce genre de poésie : la partie historique en a été développée par l'auteur de la Henriade, dans un essai qui n'est susceptible ni d'extrait, ni de critique. Nous ne réveillerons point la fameuse dispute sur Homère : les ouvrages que cette dispute a produits sont dans les mains de tout le monde. Ceux qui admirent une érudition pédantesque, peuvent lire les préfaces et les remarques de madame Dacier, et son essai sur les causes de la décadence du gout. Ceux qui se laissent persuader par un brillant enthousiasme et par une ingénieuse déclamation, goûteront la préface poétique de l'Homère anglais de Pope. Ceux qui veulent peser le génie lui-même dans la balance de la Philosophie et de la Nature, consulteront les réflexions sur la critique par la Motte, et la dissertation sur l'Iliade par l'abbé Terrasson.
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